S’il vous est une fois arrivé de suivre les rites de veuvages en Afrique ou du moins au Togo, vous conviendrez sans fausse modestie que cela est loin de respecter les droits humains. Traditions oui mais lorsqu’elles torturent, traumatisent et avilissent alors il y a de quoi s’interroger.
Dans la préfecture des Lacs, c’est l’ONG Alafia qui fait de l’abolition des pratiques dégradantes à l’égard des veuves, son cheval de bataille. Désormais, le veuvage ne dépassera plus 24 heures. La nouvelle a été annoncée jeudi dernier par les deux (2) chefs traditionnels de la ville d’Aného que sont Togbui Ahuawoto Zankli Lawson VIII et Nana Anè Ohiniko Quam Dessou XV.
La décision marque ainsi la fin du projet « éradication des pratiques coutumières de veuvage », piloté depuis juin 2016 l’ONG Alafia avec le soutien de l’Ambassade des Etats-Unis.
« Il y a d’autres formes d’intimidation qui se font également à l’égard des femmes, après le décès de leur conjoint. Nous allons les lister et voir de façon concertée, afin que les veuves et les orphelins ne soient pas soumis aux différents aléas que nous constatons aujourd’hui », précisent les garants des us et coutumes.
C’est un nouveau pas que vient de faire cette localité. De même, cela laisse entendre que la génération montante ne sera plus exposée à certaines pratiques qui avec le temps ont montré leurs limites et qu’il fallait corriger et remodeler.
« Ce jour est solennel parce qu’il représente un nouveau départ pour nos mères, nos femmes, nos filles, non seulement pour les générations actuelles, mais aussi pour les générations futures », s’est réjouie Adzoavi Nyuito Tatey, la directrice exécutive de l’ONG Alafia. La plupart des cérémonies de veuvage ne respectent en rien les droits humains. « Ce constat devenait d’autant plus alarmant à la lumière du droit moderne et des conventions de lutte contre les formes de violence faites sur les femmes, signées par l’Etat togolais », a-t-elle ajouté.
Cette situation donne souvent naissance au lévirat c’est-à-dire à l’obligation à la veuve de se remarier avec un membre de la famille du mari défunt en l’occurrence son frère. Beaucoup d’observateurs évoquent l’exposition de la femme aux VIH/Sida à travers les scarifications, les rapports sexuels avec d’autres personnes toujours dans le cadre de ce rite. Il faut noter que tout dépend selon que l’on soit dans un pays ou un autre.
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