L’Eglise semble progressivement s’effacer et bon nombre de raisons peuvent expliquer sa perte de vitesse dans les sociétés européennes, américaines, africaines et océaniennes. Elle est dépassée par la multiplication de structures concurrentes et porteuses de doctrines parfois dangereuses. Pour compléter ce tableau, le phénomène des sectes menace de par son développement. A vrai dire, l’Eglise traverse une mauvaise saison et les fidèles ont parfois du mal à s’y retrouver.
Un instrument que j’ai choisi, je lui montrerai tout ce qu’il doit souffrir pour mon nom
Les chrétiens constatent que les chefs de l’Eglise mènent une belle vie dans les luxueux palais du Vatican et d’ailleurs. Les brebis se demandent si la place de ces évêques est bien dans le luxe ou sur le terrain de la misère sociale et dans la recherche de la paix face aux guerres de toutes sortes. Ils sont pourtant censés être les ambassadeurs du Christ qui, contrairement à eux, « allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l’empire du diable ». Pourquoi ces apparatchiks de la Croix parés d’or ne vont-ils pas s’impliquer dans le règlement des conflits armés alors que leurs pères, les premiers apôtres, ont risqué leur vie pour le bien de l’humanité ?
Beaucoup d’interrogations ! En effet, comment comprendre que les serviteurs de Dieu soient capables d’une myriade de miracles au bénéfice de l’individu alors que le secours du collectif tarde à venir ? Souvent, une foule de miracles individuels s’opèrent au milieu d’une misère extrême. Quoi ! Dieu serait-il incapable de prouesses économiques ou politiques ? Les prières des hommes d’Eglise ne peuvent-elles pas pousser sa main à mettre fin au virus mortel Ebola en Afrique, à la rébellion des FARC en Colombie ou encore au pillage des ressources africaines et la fabrication masquée des guerres et de certains groupes islamistes et terroristes par les nations occidentales dirigées par de prétendus chrétiens ?
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Deus Caritas Est, Dieu est Amour
La responsabilité des hommes de Dieu dans cette insatisfaction est tout de même atténuée par l’individualisme avéré des fidèles et le caractère souverain de Dieu. D’ailleurs, le roi David dira de Dieu que nous recevons de Lui le Bien et le Mal. Après avoir placé devant l’homme la bénédiction et la malédiction, il est écrit à l’attention de ceux qui pèchent : « j’enverrai parmi vous la malédiction ». En outre, les malédictions étatiques de sources divines ne seraient pas à négliger, semble-t-il. Car, comment comprendre qu’au Proche et Moyen Orient ainsi qu’en Afrique, on retrouve des pays qui rentrent en guerre et sont détruits de manière cyclique. Heureusement que le prophète Esaïe rassure en disant : « Non, la main de l’Éternel n’est pas trop courte pour sauver ».
Mais encore, même en dehors du troupeau certains trouvent étrange que dans les gouvernements africains les ministres chrétiens, contrairement à Joseph en Egypte, ne parviennent jamais à se distinguer parmi leurs collègues satanistes. Il n’est d’ailleurs pas courant qu’ils parviennent à être suivis dans la voie du Seigneur par ces derniers. Mais l’inverse est fréquent. Les populations disent que les bilans de leurs actions et ceux des autres ministres, c’est blanc bonnet, bonnet blanc. La défiance vis-à-vis de l’Eglise s’est accrue lorsque les dictateurs africains ont trouvé le bon filon en faisant, au besoin, valider les fraudes électorales par des prêtres cupides, nommés à la tête des commissions électorales hypocritement estampillées « indépendantes ». Toutefois, quelqu’un prétendra, peut-être à tort, en sortant l’affirmation divine de son contexte, que : « c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon vouloir ».
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La foi en Satan est désormais constatée
Une chose est désormais certaine, le tout n’est pas de prier car il est stipulé que « la foi sans les œuvres est inutile ». Et l’on peut mieux comprendre les pasteurs Mamadou Karambiri et Mohamed Sanogo qui supposent que « Dieu n’exauce pas
2 % des prières » de la majorité de ceux qui implorent sa bonté. Pour sa part, reconnaissant les méfaits qu’ont pu produire ceux qui tiennent la Bible, l’essayiste Gaston Kelman invitait chacun à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain dans son ouvrage « Les blancs m’ont refilé un Dieu moribond ». De son côté, l’ancien prêtre et écrivain Jean-Claude Barreau est récemment revenu à la charge en évoquant le déclin de l’Eglise catholique dans son livre « L’Eglise va-t-elle disparaître ?»
Du reste, la passivité de l’Eglise face à la dépravation des mœurs, aux scandales financiers en son sein, à l’homosexualité, à l’abandon des laissés pour compte de la mondialisation, aux actes pédophiles des hommes de la paroisse qui ont fait un vœu de chasteté intenable…attestent qu’il y a péril en la demeure. Rien de surprenant donc lorsque l’américaine Joyce Meyer fait état d’une étude mondiale qui atteste que 10 % seulement de la population mondiale fait confiance aux chrétiens. A la vérité, les années à venir seront décisives pour l’Eglise qui joue désormais sa survie après avoir été prévenue, il y a plus de quarante ans de cela, par le pasteur Martin Luther King : « Une Eglise qui ne se soucie pas de trouver des solutions aux problèmes de la société dans laquelle elle évolue avant d’aller au ciel, n’a aucune raison d’exister ».
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