Comme une fumée, la crise née des revendications syndicales a pris une allure inquiétante avec des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants. Et pendant que le gouvernement et les responsables syndicaux multiplient les négociations pour un apaisement et une sortie définitive de la crise, certains médias jouent aux catalyseurs de la fermentation, au grand mépris de l’éthique et de la déontologie  du métier de journaliste. Certains n’hésitent pas à livrer leurs micros à des gens qui crachent le venin ou qui s’en prennent à des personnes semant du doute, de la désolation et même de la terreur dans les cœurs et les esprits. Rien qu’à lire certaines publications de la place, on se rend compte que la presse togolaise a encore devant elle, un grand chemin à parcourir vers l’appropriation de sa responsabilité sociale. La médiocrité, qui ne réside plus dans le français « approximatif » mais dans l’inventivité prohibitive, amène des journalistes à faire des commentaires erronés qui désinforment en déformant, et soulèvent plutôt qu’informer et apaiser par la proposition ou le décryptage des pistes de solutions. Malheureusement, un lectorat avide du sensationnel est victime des titres « phares » qu’il préfère à ceux des médias qui usent du tact pour préserver l’essentiel sans occulter la vérité.

Le droit fondamental du journaliste c’est d’informer, former, éduquer, sensibiliser, dénoncer et corriger. S’il peut s’arroger un droit d’insulter, tromper, dénigrer, vilipender, ce n’est pas un devoir. L’incertitude et le doute que l’on constate dans le monde scolaire explique bien ce fait. Certaines déclarations et certains commentaires sont de nature à semer le doute dans les esprits des enseignants et surtout des élèves. On en veut pour preuve que ce que l’on a constaté ces dernières heures. Alors que les élèves et les enseignants étaient au rendez-vous de la reprise des cours lundi, comme  un éclair dans le ciel un message faufila dans toutes les oreilles des enseignants venant on ne sait d’où. Conséquence, c’est un nouveau débrayage. Une fois encore les élèves sont abandonnés, certaines écoles se vident, et ceci au mépris de la décision du gouvernement de rouvrir les classes. Un élève approché dans sa retraite a confié : « nous avons bien démarré le cours et vers la fin de la première heure on voit nos enseignants sortir des salles et s’en aller sans rien nous dire. » et un autre un de dire. « Nous ne savons plus ce qu’il faut faire. Nous sommes en classe de terminale et bientôt ce sera l’examen. Nous étions vraiment soulagés lorsque nous avions retrouvé nos professeurs. Voilà qu’ils viennent de nous lâcher encore. » Second corollaire, le jour suivant alors que les enseignants étaient là, ce sont les élèves qui furent absents, croyant que le scénario allait se répéter et surtout après avoir écouté certaines déclarations et certains commentaires des medias. Voilà la confusion, une confusion entretenue par ceux  qui sont appelés à faire la lumière et à éclairer l’opinion. Des tissus de mensonge et de contrevérité qui tuent le métier de journaliste.

Dans cette situation où l’implosion est le chef d’œuvre des médias, lorsque le journaliste ne veut pas jouer à l’apaisement, il devient mercenaire de la plume. Ah, comme ça fait honte d’être journaliste au Togo. 

Source: www.togopage.com

Tag #crise sociale au Togo #média au Togo #mercenaire de la plume