Alors que l’Afrique souffre des conséquences de l’Ebola, ce sont cependant les pays développés et les entreprises pharmaceutiques internationales qui se positionnent pour ramasser le gros des fonds dépensés dans cette lutte.
L’Organisation mondiale de la santé estime qu’elle pourrait freiner la progression meurtrière du virus Ebola d’ici neuf mois. Cela nécessiterait un demi-milliard de dollars. Les entreprises pharmaceutiques et entrepreneurs occidentaux ont donc trouvé un nouveau cheval de Troie pour prendre les fonds internationaux qui devraient naturellement revenir aux pays victimes de cette pandémie. Comme l’OMS accepte depuis le 12 août l’utilisation de traitements expérimentaux, ces entreprises privées sortent actuellement à grande vitesse toutes sortes de médicaments aussi peu testés les uns que les autres. Non seulement, les multinationales de la santé peuvent maintenant essayer sur des humains des produits dont la sécurité n’est pas garantie, mais elles sont payées pour le faire ! Si on n’y prend pas garde, l’Afrique aura encore les morts et l’Occident prendra l’argent.
Le virus Ébola n’est pourtant pas récent et a été identifié pour la première fois en 1976 au Soudan. Au moins sept épidémies ont déjà eu lieu au Congo ou en RDC. La maladie est extrêmement létale, mais peu contagieuse. Il faut entrer directement en contact avec une personne infectée dans un court laps de temps de la vie du virus pour être contaminé. C’est pour ces raisons que les multiples épidémies antérieures se sont résorbées même si aucune cure n’a encore été trouvée. Beaucoup de variables de la propagation sont facilement contrôlables. Les personnes infectées peuvent d’ailleurs rester 20 jours à la maison avec les membres de leur famille sans les contaminer. Ils ne deviennent contagieux qu’au moment où il commence à vomir du sang ou faire de la diarrhée. Des mesures de protections comme le lavage régulier des mains avec de l’eau et du savon et évité la consommation de viande sauvage mal cuite sont très efficaces pour éviter la contagion. De nombreux traitements symptomatiques permettent aussi d’éviter le décès des patients. L’évacuation des zones affectées et l’interdiction d’y entrer ou d’en sortir sans autorisation médicale sont déjà en place dans des pays touchés.
La réponse apportée par la communauté internationale à cette pandémie n’a pas été à la hauteur. Ce virus ne concerne pourtant pas que l’Afrique. C’est un problème de sécurité sanitaire mondial. La Guinée a avisé en mars l’OMS de l’existence des premiers cas sans que cela amène de réponses importantes. L’inaction a continué même après que MSF ait annoncé le 24 juin que le virus était hors contrôle. Les mesures mises en oeuvre sont encore désordonnées et sans coordination. L’épidémie s’est étendue de la Guinée au Liberia, en Sierra Leone au Nigeria et maintenant au Sénégal. La maladie progresse donc et crée des problèmes au niveau national. La fièvre mortelle touche maintenant plus que les individus. Elle a installé la psychose dans les pays touchés et est une menace contre leurs économies. Compte tenu de l’ampleur de la vague de contamination actuelle, tous s’entendent pour dire que les techniques qui ont été traditionnellement utilisées pour contrer l’Ebola ne fonctionnent plus. Il serait injuste que ce ne soit pas l’Afrique qui ait les fonds dépensés pour lutter contre elle.
Les pays touchés ont d’ailleurs besoin de cet argent pour les aider à passer au travers de la pandémie. Les annulations de réservation de voyage mettent à mal la saison touristique qui approche. Les investisseurs fuient aussi les risques sanitaires. Les ambulances qui ont transporté des victimes de l’Ebola deviennent des risques et la décontamination est complexe. Créer de nouveaux dispositifs de surveillance et de riposte à la fièvre hémorragique est aussi dispendieux. Des technologies de fine pointe comme les caméras thermiques pour prendre la température à distance sont nécessaires en volume. De plus, pour que tout fonctionne bien, la population doit être continuellement informée de ce qui se passe sur le terrain. Le Liberia qui suspend actuellement les débarquements de marins dans ses ports pour sauver le monde de la contamination devrait aussi être dédommagé pour ce sacrifice. Les pays africains touchés par la pandémie d’Ebola doivent donc être fermes et dire qu’ils n’accepteront pas d’être encore une fois dépouillés par les nations développées.
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