La proposition de Mgr Phillipe Fanoko Kpdzro de changer une courte phrase de l’hymne nationale du Togo « Terre de nos aïeux », continue d’alimenter les débats au sein de la classe politique togolaise.
Au lieu de dire « Vainquons ou mourrons mais dans la dignité », dire plutôt: « Vainquons et vivons dans la dignité ». Voilà la proposition faite par l’Archevêque émérite de Lomé à la veille de la commémoration du 56è anniversaire de l’indépendance du Togo.
Une semaine plus tard, des réactions fusent de part et d’autres. Pour l’ancien Premier ministre, Me Joseph Kokou Koffigoh, « pas question de toucher à notre Hymne national ».
Même tonalité de la part de Gerry Taama, le président du Nouvel Engagement Togolais (NET)
« L’hymne national, tout comme notre drapeau et nos armoiries, constitue un de ces lieux communs où se forge notre identité nationale. Ça reste un symbole inaliénable auquel on ne touche qu’en cas de force majeure. Comme nous l’avons fait deux fois sous Eyadema. L’hymne ne réglemente pas notre vie sociale comme le feraient la constitution ou les lois de la République. Faire des attouchements à ce symbole risque de réveiller de vieux démons, et demain chacun voudra y aller de sa petite modification », relève Gerry Taama.
Ce dernier estime que l’hymne national a été écrit après d’âpres luttes et qu’aucune raison ne saurait la modifier. Pour cela, il trouve inopportune l’idée de le changer.
« Quelle idée de changer quelque chose que nous avons eu autant de mal à conquérir. Tant qu’à faire, revenons à (l’unité nationale), on n’y parle pas de morts », s’indigne le président du NET.
Et de soutenir en ces termes : « La phrase dit, « vainquons ou mourrons, mais dans la dignité ». D’abord ce qui est célébré ici, c’est la dignité. Mais en disant vainquons ou mourrons, cela s’entend que la victoire s’obtient au prix du sang, de la mort. Bref, c’est la guerre. Et dans une guerre, certes on tue l’ennemi, mais lui aussi peut vous tuer. La spécificité de la guerre est d’ailleurs cette acceptation de la mort pour une cause supérieure. Donc dans une guerre, on peut gagner, et donc être en vie pour savourer la victoire, ou mourir, et là, c’est le terminus ».
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