Au Togo, il est désormais clair que l’on préfère voir le verre à moitié vide qu’à moitié plein. Ce n’est plus un secret pour personne, la 21è édition de l’élection de la plus belle fille togolaise a vu le couronnement de ADZOH Gaëlle Akou Yayra. Et pour une première, le choix de la reine de la beauté féminine du pays semble refléter celui du public d’autant plus qu’il n’est plus sujet à polémique. Ce qui ne fut pas le cas lors des précédentes éditions.
Après donc la soirée de glamour offerte samedi dernier par Gaspard Baka et son équipe, en dépit des difficultés financières qui ont émaillé l’organisation de cette édition, les commentaires vont bon train sur les ratés de l’événement notamment sur le manque de culture générale ou de la non-maîtrise de la langue de Molière par les 20 candidates, 19 pour être exact, lors de la série questions-réponses, que d’aucuns surnomment « l’heure de la vérité ».
« Pour lutter contre le déboisement, que doit-on utiliser à la place du charbon de bois ? » Voilà la question posée à Mlle Blandéyé Maryse, qui portait le dossard N°11.
Voici la réponse de la candidate : « Pour répondre à la question, j’aimerais dire que je suis loin de posséder la totalité du savoir. Alors j’aimerais dire que, à la place du charbon de bois, nous pouvons utiliser du bois pour faire la cuisine, dans nos travaux ménagers. Je préconise qu’on puisse éviter de couper nos bois pour qu’ils puissent nous apporter du charbon de bois ».
Ce sont ces éléments de réponse de la candidate en question, qui font choux gras dans la presse togolaise et qui continuent de faire du buzz sur la toile. Avec la tournure que prend cette « bourde » comme le qualifient certains, l’image de la candidate est plus que ternie, quand on mesure un peu l’ampleur des « dégâts » déjà causés par cette réponse.
Sous d’autres cieux, certains parleront d’atteinte à l’intégrité morale de la candidate dans la mesure où c’est le comité Miss Togo qui a failli à sa mission.
En effet, dans l’organisation de ces concours d’envergure nationale, Miss Togo étant l’événement le plus prisé dans l’agenda culturel togolais et le programme télévisé le plus suivi par la population, il revient au comité de faire en amont, un coaching personnel notamment sur le plan psychologique, en simulant par exemple un public d’environ mille personnes auquel elles devaient faire face et se prêter à un exercice de questions-réponses. Cela pourrait aider davantage les candidates à gérer le trac. Car, affronter en un temps d’une soirée prestigieuse, une salle de 3000 places comme celle du Palais des Congrès de Lomé, n’est pas chose aisée. Même la chanteuse américaine Céline Dion, a confié lors d’un entretien accordé à un célèbre magazine people, qu’elle a du trac au cours des cinq premières secondes, à chaque fois qu’elle monte sur scène lors de ses concerts.
De ce point de vue, il apparaît clairement que les candidates à l’assaut de cette couronne tant convoitée, sont souvent huées, sifflées et donc influencées par le public togolais qui est connu pour être un public exigent et moqueur. Le seul péché de ces jeunes filles, c’est ce courage indien dont elles se sont armées pour se présenter à cette compétition, à laquelle beaucoup de leurs consoeurs ne prendront jamais part, de peur de remuer Molière dans sa tombe par leurs « bourdes », et ce malgré tout le potentiel dont elle dispose tant au plan physique qu’intellectuel.
Au lieu donc d’exposer les « tares » de nos jeunes sœurs à la face du monde, par conséquent l’image du Togo, il est préférable et judicieux de les soutenir et de les encourager à vaincre l’agoraphobie et s’exprimer aisément sans avoir la crainte de tituber sur tel ou tel mot ; bien au contraire, donner des réponses assez convaincantes qui méritent des triomphes d’applaudissements du public et des belles notes de la part des membres du jury.
Le comité d’organisation est également invité à plus de responsabilité et à jouer sa partition afin que les prochaines éditions puissent respecter les standards internationaux en matière de concours de Miss. Avec 21 ans d’expérience de Miss Togo, les Togolais attendent mieux !