Messan Agbéyomé KODJO, le Président de l’Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS) a accordé une interview à nos confrères du Journal Indépendant Express. Il a eu à se prononcer sur des sujets d’intérêt général comme les réformes institutionnelles et constitutionnelles . Un des sujets phares qui se retrouve au centre de tous les débats. Il explique le contexte et rappelle le rôle joué par l’Opposition dans la nonchalance de ce processus pourtant crucial.
Depuis 2014, les députés du parti au pouvoir, Union pour la République (UNIR) nage de rejet en rejet de tout texte en lien avec les réformes. Le gouvernement a proposé une loi sur les réformes, UNIR a fait barrière. Deux partis de l’opposition en ont proposé sans que cela ne soit validée. A la question de savoir l’alternative à trouver à cette situation, le président d’Obuts rappelle « qu’en juin 2014, lors de l’étude du projet de loi portant réformes constitutionnelles et institutionnelles, introduit à la Chambre parlementaire par le Gouvernement, un « raidissement politique » est apparu à l’issue d’interminables débats parlementaires au cours des travaux en commission relativement à la faculté pour le Président de la République sortant, de briguer un 3ième mandat consécutif ». Mais devant le manque de volonté manifeste du pouvoir à travers ses députés de procéder aux fameuses réformes, il est plutôt constaté une certaine propension à mettre en œuvre un plan de « rééligibilité dont pourrait bénéficier le Président de la République sortant ».
L’Opposition rattrapée par ses erreurs
L’histoire est le plus grand conservateur qui soit. On retiendra que l’ultime sacrifice proposé par le parti OBUTS a été voué à la vindicte populaire, livré aux critiques acerbes. Il s’agissait en effet de « permettre au Président de la République sortant de briguer un 3ième mandat » afin « qu’advienne in fine les réformes constitutionnelles et institutionnelles ». Cette idée n’a pas été prise en compte. Elle a été rejetée par la fenêtre. Et pourtant « aucune réforme n’intervint avant la présidentielle du 25 avril 2015, et qu’en l’état, sur la base des dispositions de la Constitution togolaise en vigueur, le Président de la République sortant sollicita à nouveau les suffrages du peuple togolais, et s’est ainsi maintenu dans ses fonctions » ajoute cet ancien premier ministre.
Ceci revient à dire que l’opposition, en se pliant à la proposition de cette formation politique allait sûrement obtenir dans la mesure du possible, les réformes. Peine perdue et temps perdu, rien de profitable n’est encore sorti. Pire encore, « la proposition de loi introduite à la Chambre parlementaire par l’ANC-ADDI, vient d’être ajournée, dans l’attente nous dit-on des propositions de réformes issues des travaux de la Commission que préside Madame AWA NANA-DABOYA ».
Bientôt de nouvelles élections au Togo !