La décision du gouvernement togolais de ne pas chômer la journée du 13 janvier ne devrait pas pour autant surprendre. Cette date qui commémorait la « libération nationale » et célébrée avec faste sous le règne du feu président Général Eyadema, a perdu de sa substance avec l’arrivée au pouvoir de Faure Gnassingé. Annulation du traditionnel défilé militaire, célébration avec modération de cette fête sont entre autres des signes annonciateurs de sa disparition. Considéré pour les uns comme fête des militaires, le 13 janvier rappellent pour d’autres l’assassinat du premier président togolais Sylvanus Olympio . Le sens controversé de cette date se lit dans les réactions des Togolais même après sa suppression.
« De toutes les façons c’est une fête de trop au Togo. Vous ne pouvez pas imaginer ce que perd notre pays en termes d’argent pendant 24 heures sans travailler », nous a confié un cadre de l’administration togolaise.
Cette position n’est pas partagée dans les milieux scolaires et universitaires où élèves et étudiants trouvent en cette nouvelle mesure du gouvernement un moyen de les priver d’une journée de repos. « A l’époque et le 13 et le 14 janvier étaient fériés.Après la suppression du 14, c’est maintenant le 13 qu’on vient de nous enlever. Je pensais que c’était des rumeurs jusqu’à ce matin », a déclaré Julie étudiante au département d’anglais à l’Université de Lomé.
Pour les opposants au régime en place, le président Faure a tardé avant de prendre la mesure juste. « Nous devons arrêter de dénaturer l’histoire de notre pays et cesser de célébrer cette date qui fait du Togo le premier pays africain auteur d’un coup d’Etat politique. L’actuel président à mis 8 ans pour le faire. C’est long mais c’est mieux que rien », nous a confié un lecteur interrogé qui a souhaité garder l’anonymat.
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