Le sujet a fait l’objet de débat ce dimanche à l’émission « Débat Africain » de notre confrère Radio France Internationale (RFI). Alors que le président de OBUTS (Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire), ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée Nationale, Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo, soutenait que « tous ses droits lui ont été refusés » et que les discussions qui ont eu lieu en présence de Mgr Barrigah et de l’Ambassadeur des Etats-Unis au Togo, ont abouti à la conclusion de faire tomber toutes les restrictions, il s’est heurté à un mur. Il s’agit de Gilbert Bawara, le ministre togolais de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales.
Ce dernier tout en reconnaissant que le président de OBUTS a été refoulé à la frontière de Hilla Condji, trouve que tout a été à la régulière dans la mesure où, le refus de le laisser franchir la frontière s’est exercé compte tenu de la procédure judiciaire dont il fait l’objet dans le cadre de l’affaire des incendies et qui lui impose d’obtenir une autorisation du juge d’instruction ou du procureur de la République, en charge des enquètes avant de voyager hors du Togo. « Il est l’objet d’une procédure judiciaire et cette procédure le contraint ou lui impose la nécessité de d’obtenir ou d’aviser le juge d’instruction, avant sortir vers l’extérieur du pays. Lorsque nous avons discuté autour de Mgr Barrigah, il avait évoqué le problème et le gouvernement avait expliqué que la levée des mesures de restriction concernait seulement le territoire national et non pas l’extérieur du pays. Et lui même ainsi que M. Zeus Ajavon avaient expliqué que ils étaient obligés donc pour l’extérieur du pays de chercher cette autorisation. Donc je ne sais pas pourquoi il peut dire maintenant des choses qui sont contraires à ce que lui-même avait dit », a indiqué le ministre Bawara. Et alors que la tête de liste du CST dans le Yoto, M. Agbéyomé parle « d’acharnement contre sa personne », acharnement qui serait aussi apparu dans les résultats qui lui ont été attribués, ce membre du gouvernement Arthème Ahoomey-Zunu trouve que tout est vraiment contradictoire. « M. Agbéyomé pour qui j’ai beaucoup de respect, s’il ne peut pas se faire élire dans sa circonscription électorale, à la tête d’une liste de coalition, vous croyez qu’il représente vraiment une menace politique pour quelqu’un ? Je ne vois pas », a ironisé M. Bawara.
A titre de rappel, Le président national de l’Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS) Agbéyomé Kodjo devrait, selon ses dires, se rendre à Cotonou le dimanche 28 juillet dernier. Mais, il « a été empêché de quitter le territoire national, au motif qu’il devrait produire une autorisation de sortie relativement aux mesures restrictives prises contre sa personne dans l’histoire des incendies de Lomé ». Contacté la nuit même de ce dimanche par la rédaction de Telegramme228, le Procureur de la République, Poyodi Essolizam a confié que « M. Agbéyomé Kodjo n’a pas été empêché de sortir du pays ; mais seulement il n’a pas eu l’autorisation du Procureur de la République. Et ça, ses avocats aussi le savent ».
En effet, selon le directeur des enquêtes dans le dossier des incendies du grand marché de Lomé, Agbéyomé Kodjo se leurre en pensant qu’il n’est plus sous contrôle ou encore sous mesures restrictives. Puisque, nous fait savoir M. Poyodi, le dialogue dont parle le président national de OBUTS a certes souhaité la libération des détenus candidats et une décision de la justice a rendu cela concrète. Mais en aucun cas, souligne le Procureur de la République, « aucune décision de la justice n’a été prise en ce qui concerne la levée des mesures restrictives prises contre les inculpés, dont M. Kodjo ».
Source: Telegramme228