Prof Aimé GOGUE fait partie des sept candidats en lice pour l’élection présidentielle du 22 février prochain. Celui qui est placé en cinquième position sur le bulletin de vote, chapeaute le parti Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI), depuis Avril 2007. Candidat malheureux en 2015, Aimé Gogué tente une nouvelle fois sa chance pour briguer la magistrature suprême.
Parcours de l’homme :
Aimé Tchabouré Gogué est né le 1er octobre 1947 à Lomé d’un père gardien de cercle et d’une mère ménagère. Ses parents ont eu un grand impact dans sa vie. Il a appris deux importantes leçons de son père : un enfant s’épanouit plus rapidement lorsqu’on lui fait confiance et la seconde chose est que, un supérieur n’a pas à instaurer un climat de crainte parmi ses subordonnés pour réussir. Son père a aussi toujours été un des plus grands supporters de ses études, continuant par exemple à prendre en charge les frais liés à l’internat au lycée de son fils après avoir été admis à la retraite. De sa mère, il garde le souvenir d’une personne de peu de moyens mais prête à tous les sacrifices pour que ses enfants ne manquent de rien. Il a fait ses études primaires et secondaires à Aného où son père était en poste. Il a ensuite fréquenté au lycée Bonnecarraire, devenu par la suite le lycée de Tokoin à Lomé, ou il réussit brillamment au Bac2 en 1968, étant le premier de la série mathématique après un premier échec l’année précédente. Cet échec, le seul de sa carrière académique, fut une surprise pour tous et lui appris la rude leçon de ne rien prendre pour acquis et de toujours se concentrer pour donner son meilleur. Au lycée de Tokoin, il fait la rencontre de plusieurs compatriotes qui sont devenus importants dans la vie de la nation dans le domaine politique, culturel ou sportif : Me Joseph Kokou Koffigoh, Sama Koffi, Horacio Freitas, Bella Bello, Ekué Didier et feu capitaine Osseyi.
EDUCATION
1968 : Baccalauréat Série Math Elem. Lomé, TOGO. B.S.C Sciences Économiques Université de Montréal, Canada. M.A Sciences Économiques, Université de Montréal, Canada PhD. Sciences Économiques, Université de Montréal, Canada
LES ANNEES UNIVERSITAIRES
Suite au BAC2, il reçoit plusieurs bourses étrangères et décide d’opter pour celle du Canada avec l’opportunité d’être bilingue. Au Canada, il suit des cours de sciences économiques à l Université de Montréal au Canada où il obtient les diplômes de bachelor, master et de doctorat en économie. Il a choisi des études en économie parce qu’elles lui permettraient de travailler dans plusieurs secteurs de l activité économique et sociale. Les années au Canada furent très formatrices. Étant membre d’une petite communauté, il s’associe à d’autres étudiants pour créer l Association des étudiants africains de l’Université de Montréal dont il fut le premier secrétaire général. Il fut aussi l’un des initiateurs de l’association des étudiants togolais au Canada et le premier secrétaire général de cette association.
Passionné de foot, il crée aussi une équipe avec des amis. La vie au Canada et particulièrement au Québec a aussi été déterminante dans sa formation politique avec le sentiment indépendantiste qui s élevait au Québec contre le reste du Canada. Côté personnel, il y rencontre sa première femme, Marion Bramson, une canadienne juive, diplômée en sociologie de McGill. Le couple connait des obstacles incluant des opinions divergentes sur des questions telle que la libération de l’Afrique australe ou la priorité des questions au Moyen Orient. Ils eurent aussi à faire face aux réserves de leurs mères respectives sur le fait d’être un couple mixte. Mais tout rentre dans l’ordre et le couple se marie.
LE RETOUR AU BERCAIL
Après son doctorat, il reçut une offre pour un post-doctorat ainsi que des opportunités de travail avec la Banque Mondiale et les Nations Unies. Il décida cependant de rentrer au bercail à cause de son attachement à sa terre natale où il était conscient qu’il y avait peu de hauts cadres formés en économie. Il rentre donc au Togo en 1976 accompagné de sa femme. Il a l’immense bonheur d’accueillir sa première fille en 1977 suivi tragiquement quelques jours après par la perte de sa femme, un souvenir qui reste douloureux. Avec elle, il a aussi appris la force de l’amour maternel. Elle fut aussi une influence déterminante à la poursuite de son doctorat. C’est elle qui l’encouragea à tout faire pour obtenir le soutien du gouvernement togolais, chose qui n était pas facile à obtenir, mais qui était une condition requise pour l’obtention de sa bourse octroyée par la Fondation Ford. Après le décès de sa première femme, il rencontre par l’intermédiaire d’un de ses meilleurs amis d’enfance, Evelyne Kankpe, employée d’assurances qui devient sa deuxième femme. En plus de l’amour entre eux, le fait qu’elle ait adopté très vite sa fille les lient davantage. Il eut trois autres enfants avec elle. Avec ses multiples voyages c’est à elle qu’est revenue en très grande partie, l’éducation de leurs quatre enfants. Il a beaucoup bénéficié au fil des ans de son soutien dans toutes les grandes occasions, de sa dévotion, de ses multiples réseaux, etc.
LA CARRIERE PROFESSIONNELLE
Plusieurs personnes lui conseillent d’entrer dans le secteur privé et notamment dans une banque. Il avait déjà cependant pris goût à l’enseignement et fut recruté comme enseignant à l’École supérieure des techniques économiques et de gestion de l’Université du Bénin, aujourd’hui renommée Université de Lomé. Il a eu un impact important dans le domaine de l’économie tant sur le plan national, de part l’Afrique Francophone et en Occident au cours de sa carrière. Plusieurs de ces anciens étudiants ont été premiers ministres et ministres ou occupent de hautes responsabilités dans de grandes institutions internationales dont la Banque Mondiale : La liste est longue mais compte au Togo HOUNGBO Gilbert et AGBEYOME Kodjo. Au Burkina Faso, il y a le premier ministre Yonli. Le ministre de finances du Burkina, Monsieur BABEMBA Lucien. Adepte de la coopération internationale et de l’intégration économique, il promeut les échanges d’enseignants entre les professeurs des facultés de sciences économiques et de gestion de l’Afrique francophone. C’est de là que viennent ses relations avec d’autres économistes africains renommés dont ATSAIN Achi de Côte d’Ivoire, KASSE Moustapha du Sénégal, THIOMBIANO Taladida du Burkina Faso, KABUYA Kalala de la RDC, NJO- GANG Claude du Cameroun, ainsi que
Monsieur Alassane OUATTARA, alors Vice-gouverneur de la Banque centrale des états de l Afrique de l’Ouest (BCEAO), aujourd’hui président de la Côte d’Ivoire, qu’il eût le plaisir de rencontrer lors d une rencontre de jeunes économistes de l’Afrique Francophone conviée par la Banque Mondiale.
Il eut aussi à effectuer tout au long de sa carrière beaucoup de missions d’enseignements dans presque toutes les facultés de sciences économiques et de gestion de l’Afrique francophone. Il fut également professeur invité dans de prestigieuses universités dont l’Université de Boston, California University, San Luis Obispo, et l’Université de Poitiers. Plus récemment, il fut titulaire de la Chaire en Administration Publique Internationale à l’École Nationale d’Administration Publique au Québec après Alain Juppe, ancien premier ministre français. En termes de progression, il fut vite promu d’enseignant à doyen, puis directeur de l’École supérieure des techniques économiques et de gestion (ESTEG), l’actuelle faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG) de l’Université de Lomé. Il fut par la suite nommé vice-recteur de l Université de Lomé en 1986, poste qu’il occupe jusqu’en 1991 quand il rentre au gouvernement comme ministre du plan. Il démissionne de son poste de ministre en 1993 et retourne à l’économie. Il quitte le Togo en 1994 pour Ouagadougou, pour être le premier directeur d’un nouveau programme de troisième cycle interuniversitaire en économie (PTCI). Le PTCI est conçu pour la formation d’économistes de haut niveau en troisième cycle (D.E.A. ou M.A.) et couvre tous les pays francophones d’Afrique au Sud du Sahara. Le PTCI a permis la formation de milliers d’économistes de haut niveau qui se retrouvent actuellement à des postes de responsabilité tant dans les universités, dans l’administration publique que dans les organisations internationales.
LA VIE POLITIQUE
Comme beaucoup d’Africains de son époque, il fut très jeune sensible à la chose politique. Les manifestations politiques du 21 novembre 1966 lui avaient fait entrevoir les germes potentiels de division du pays. Alors étudiant au Canada, il lisait beaucoup et suivait également de très près la lutte des Noirs américains contre la ségrégation et leur émancipation. Il a aussi été très actif dans les mouvements de revendication de la libéralisation des pays l’Afrique Australe. À son retour au Togo, il s’implique. Il commence à l’Université en gérant à maintes reprises des conflits de l’administration et du pouvoir avec les étudiants et enseignants. Son objectif en jouant les intermédiaires est d’amortir les coups de foudre des politiques contre les jeunes. Au début des années 90, interpelés par les élèves de Dapaong sur comment promouvoir leur implication dans le mouvement politique et social dans le pays, il crée avec d’autres cadres dont le Docteur Kampatibe, le Comité d’action pour le développement intégral (CADDI) dont il a été élu président. CADDI a aidé à une forte sensibilisation et mobilisation des populations de la région des savanes pour la démocratisation de la vie politique au Togo. CADDI se transforme en parti politique Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI) après la Conférence Nationale Souveraine (CNS). Lors de la CNS, il assume les rôles de président de la commission des biens mal acquis, président de la commission des biens de la Confédération Nationale des Travailleurs du Togo (CNTT) et président de la sous-commission des finances publiques. Après la CNS, il rejoint le gouvernement de transition de Maître Koffigoh.
Il est d’abord ministre du Plan et de l’Aménagement du Territoire. Il occupe brièvement ensuite le poste de ministre de l’Éducation et de la Recherche Scientifique avant la grève générale illimitée En raison des appréhensions sur les conséquences sur l’économie, il était opposé à la grève générale illimitée ; il était plutôt pour des grèves perlées, des grèves par secteur, etc. Malheureusement la décision relevait de la responsabilité des syndicats. Il était à Ouagadougou lors des massacres de Fréau Jardin et de Bè qui ont entraîné l’exode massif de la population. Avec le Docteur Kampatibe, il supplia le président Blaise COMPAORE afin qu’il intervienne auprès de son homologue pour que ces brutalités sur la population cessent. Suite à cela, il quitte le gouvernement en 1993 avec d’autres collègues dont Kpétigo, Dougna, Freitas, Abotsi, Samarou, ne se retrouvant pas dans la tendance du Premier ministre Koffigoh à prendre de plus en plus parti pour Eyadéma. Il quitte le Togo pour aller diriger un programme en économie au Burkina Faso en 1994. Bien qu’à l’extérieur, il continue cependant à mener les activités politiques dans le pays en prenant le relais du Docteur Kampatibe, Président national de l’ADDI, en poste comme fonctionnaire international à l’OMS en République du Congo et ensuite au Gabon.
Il se présente aux législatives de 1994 et de 2007. Il est battu les deux premières fois en partie à cause de la mauvaise organisation de l’ADDI pour le contrôle et le suivi du processus électoral. C’est ainsi qu’il y eût un important bourrage d’urnes notamment dans le canton de Nano, d’où il est natif. Ils se préparent mieux lors des législatives de 2013 en développant une meilleure stratégie pour contrer UNIR (ex RPT). ADDI gagna trois sièges lors de ces élections. Tout au long son parcours, il a toujours activement œuvré aux efforts entrepris pour réaliser l’unité de l’opposition. Au cours de la transition, il maintient de bonnes relations avec les leaders de l’opposition. Cette situation était facilitée par le fait qu’il n’avait pas de parti pris alors que la majorité d’entre eux luttaient pour leurs positionnements respectifs.
En 2005, après la désignation de Bob Akitani comme candidat unique de l’opposition, il fut désigné responsable de la campagne électorale dans la région des savanes. Il était également responsable des relations avec la diaspora et Trésorier général de la Coalition, regroupement de partis politiques soutenant la candidature unique de l’opposition. Lors des élections de 2010, il demanda au Docteur Kampatibe de venir faire les démarches auprès des éventuels candidats de l’opposition afin de pouvoir désigner un candidat unique face à Faure Gnassingbé. Il avait été assisté de Monsieur KPETIGO. Malheureusement cette mission ne donna pas les résultats escomptés. L’ADDI se joignit au FRAC et supporta Jean- Pierre Fabre lors de ces élections. Il dirigea la campagne du FRAC dans la région des Savanes.
EXPERIENCE UNIVERSITAIRE
Professeur D’économie – Université de Lomé TOGO. Enseignements dispensés : micro-économie, économie internationale, économie monétaire, économie des ressources humaines, économétrie, croissance économique, méthodologie de la recherche économique, développement économique, planification économique, politique économique et économie régionale.
Professeur invité USA – France ; Dans plusieurs facultés des sciences économiques et de Gestion des pays francophones de l’Afrique au Sud du Sahara, de Poitiers (France), de Boston University (Boston – USA) et de California Polytechnics (San Luis Obispo USA) ;
Depuis 1979 Professeur invité – Organisation Mondiale du Commerce, Cours Régional sur les Obstacles techniques au Commerce à l’Université de Rabat pour un groupe d’experts africains ;
Professeur invité Titulaire de la Chaire en Administration Publique Internationale École Nationale d’Administration Publique, Québec, Canada.
CONSULTATIONS INTERNATIONALES
Membre du Committee for Development Planning (CDP) du secrétariat Général des Nations Unies. Le CDP est un Comité de 24 experts de très haut niveau ayant pour mission de conseiller le Conseil Économique et Social du Secrétariat Général des Nations Unies en matière de Coopération Internationale ;
Membre de la Commission d’experts sur le Commerce des services de la CEDEAO Membre de la Commission d’experts de la CEDEAO pour l’élaboration de la politique d’investissements communautaire ;
Membre de la Commission Bancaire de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA). La Commission a eu pour objectif de surveiller le respect des règles prudentielles par les institutions financières de l’UMOA.
EXPÉRIENCES POLITIQUES
Ministre du Plan et de l’aménagement du territoire ;
Ministre de l’Éducation nationale et de la Recherche scientifique ;
Président du parti politique Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI) ;
Avril 2007 à Octobre 2018 : Député à l’Assemblée nationale, président de la commission permanente Santé, population et action sociale à partir d’Avril 2013.
Source: togotimes.info
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