C’est l’information du jour. Le président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) sera reçu ce mercredi dans l’après midi par le chef de l’Etat à la présidence de la République. Cette rencontre, la première du genre, fait suite aux tentatives du chef de l’opposition de rencontrer le président Faure afin de discuter des reformes constitutionnelles et institutionnelles.
Au Togo, il faut s’attendre a tout sur le plan politique. Qui aurait cru que le président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) Jean Pierre Fabre se plierait en quatre pour rencontrer le chef de l’Etat ? Sous d’autres cieux, cette rencontre pourrait être classée dans la rubrique des « chiens écrasés ».
Fini la politique de diabolisation ?
Au Togo, croiser le chef de l’Etat revient à partager le pain avec le diable. Voilà l’image que certains leaders de l’opposition ont donnée à leurs camarades de lutte qui trouvent indispensables, les discussions avec le N°1 du pays. L’Union des Forces du Changement (UFC) championne dans cette pratique en a payé le prix fort en signant l’accord historique avec le RPT d’alors. Considéré comme traite national par Jean Pierre Fabre et ses amis, il a été lynché par la population avant que sont parti ne soit sanctionné dans les urnes lors des dernières élections législatives du 25 juillet 2013.
Le radicalisme, voilà, l’un des points forts de Jean Pierre. Considéré comme intraitable, il n’a jamais reconnu la légitimité du président de la République. Pire, Jean Pierre Fabre est également célèbre pour son boycott de dialogue avec le pouvoir. Il a toujours expliqué sa position par la « mauvaise foi » du gouvernement. On se rappelle de l’attitude regrettable du président de l’ANC en 2012 au moment où il était attendu par les ambassadeurs et les membres du gouvernement à la primature.
Depuis quelques jours, la pression aurait changé de camp. Le quémandeur de dialogue n’est plus le pouvoir mais Jean Pierre Fabre. Ce dernier avait envoyé un 1er courrier au chef de l’Etat pour solliciter une discussion des reformes précitées. En réponse à sa lettre, Faure Gnassingbé l’a invité à respecter les institutions de la Républiques en abordant les questions des reformes au parlement.
Ayant compris qu’il avait opté pour la mauvaise voie, Jean Pierre Fabre a finalement décidé de se faire violence en demandant une audience au chef de l’Etat. Le père de tous les fils du Togo, lui a ouvert ses bras et lui a donné rendez-vous ce mercredi à 14h30. Sera-t-il au rendez-vous ? Wait and see.